Notre réaction à la réponse du Ministre Maron sur notre lettre-vidéo ouverte devant le Parlement bruxellois
Voici notre réaction par rapport à sa réponse :
- Il n’est pas fait mention d’un engagement à respecter la directive-cadre européenne sur l’eau d’ici 2027, ce qui était pourtant l’objet principal de notre lettre-ouverte et une obligation européenne.
- Toutes les solutions évoquées, telles que l’installation d’appareils de mesure, la gestion dynamique des bassins d’orage et les différents aménagements des déversements, ont déjà été données en réponse à notre précédente lettre ouverte en 2020. Il s’agit bien entendu de bonnes initiatives mais elles sont loin d’être suffisantes. De plus, leur impact réel en termes de réduction du nombre de déversements n’est pas précisé, il n’est ni calculé ni connu.
- La gestion intégrée des eaux de pluie fait aussi partie des solutions mentionnées, ce qui est essentiel. Mais aucun projet concret n’est évoqué, tel que le réaménagement de parcs, rues et places spécifiques ou la déconnexion d’une certaine proportion des toits du système d’égouttage. La gestion intégrée des eaux de pluie représente une nouvelle manière de travailler mais à Bruxelles, il n’y a pas de plan ou de vision globale. Compter uniquement sur des projets futurs ne suffit pas, il faut un plan d’investissement ambitieux, avec divers projets et des objectifs temporels, qui permettrait, entre autres avantages, de mettre fin aux déversements d’égout.
- Concernant la modification du RRU (Règlement Régional d’Urbanisme), on peut ressortir la même critique. S’assurer que les nouveaux projets immobiliers n’envoient plus les eaux de pluie à l’égout est certainement un pas dans la bonne direction. Mais la modification définitive du RRU ainsi que son application aux nouveaux projets de construction ne sont pas encore pour tout de suite. En outre, l’impact à court terme sur les déversements sera relativement limité étant donné qu’une ville ne se renouvelle qu’à hauteur de 1 à 2% par an. Il s’agit donc bien d’une nouvelle manière de faire les choses mais pas d’une intervention ambitieuse pour résoudre un problème actuel.
- Le Ministre Maron ne répond pas aux questions spécifiques listées dans notre lettre-vidéo ouverte. Nous attendons donc encore une réponse écrite de son cabinet.
De cette réponse, nous tirons les conclusions suivantes : la ville de Bruxelles se limitera à quelques aménagements de l’infrastructure existante sans connaître l’impact en termes de réduction du nombre de déversements et compte sur des nouveaux procédés dans le domaine de la construction qui auront un impact à long terme mais n’aident pas à résoudre les problèmes actuels dans un futur proche, et ce sans même estimer l’influence réelle de ceux-ci sur les déversements. En outre, on peut considérer que les interventions prévues auraient en fait dû être effectuée il y a longtemps, et qu’aujourd’hui elles nous empêchent presque de regarder vers l’avenir et de travailler à la suppression totale des déversements afin d’obtenir des cours d’eau propres. La ville ne se fixe pas un délai ambitieux pour réduire les 10 millions de m³ d’eau polluée déversée dans la Senne et le canal. Nous attendons donc toujours qu’un plan global, ambitieux et étudié avec des objectifs spécifiques, mesurables et temporels voie le jour pour nous permettre de profiter enfin de cours d’eau sain d’ici 2027.