Colruyt se trouve du mauvais côté de ce débat
Colruyt a été sollicité par des journalistes télévisés pour répondre à notre recensement de marques de 2023. À notre surprise, ils ont refusé d’apparaître devant les caméras, mais leur déclaration écrite a malheureusement révélé que Colruyt se trouve du mauvais côté du débat.
Tout d’abord, ils ont déclaré ne pas être familier avec le recensement de marque. Il est clair que c’est la première fois qu’ils sont confrontés à une telle évaluation. Contrairement à Coca-Cola, classé deuxième sur notre liste, régulièrement confronté à des audits de marque en étant identifiés comme le plus gros pollueur plastique au monde.
Deuxièmement, ils ont affirmé travailler sur des solutions innovantes, mais nous espérons qu’ils ne cherchent pas trop loin. Pourquoi ne pas prendre la mesure logique de vendre en vrac, ce qui est possible pour de nombreux produits ?
Troisièmement, Colruyt, comme souvent, a osé accuser le comportement des consommateurs pour la crise de la pollution plastique, détournant ainsi l’attention de leur propre production excessive de plastique. Toute l’industrie répète cela depuis des décennies et aujourd’hui, l’idée que les consommateurs sont responsables est largement acceptée. Mais c’est faux. Par exemple, les villes et les communes ne peuvent pas suivre la vitesse à laquelle les poubelles sont remplies. Notre société est inondée d’emballages plastiques inutiles, et ceux-ci finissent par se retrouver dans l’environnement de bien d’autres manières que celle des déchets abandonnés par les consommateurs.
De plus, le plastique pollue tout au long de son cycle de vie. De l’extraction du pétrole nécessaire à sa fabrication, à la production de granulés qui fuient dans l’environnement, en passant par la production, le transport et le recyclage, les consommateurs ne sont impliqués que dans la phase finale.
Ils ont également affirmé collaborer activement pour trouver des solutions mais c’est FAUX car ils font exactement le contraire depuis plus de 10 ans. Colruyt est l’une des entreprises qui a farouchement lutté contre l’introduction du système de consigne en Belgique, ce qui les rend coresponsables des tonnes de canettes et bouteilles en plastique dans l’environnement rien que ces dernières années.
Aujourd’hui, Colruyt opte pour un système de consigne numérique qui leur profite mais qui manque de preuve de diminution des déchets sauvages et exclut une grande partie de la population.
Notre recensement de marque a en fait porté sur tous les supermarchés et producteurs, pas seulement sur Colruyt. Nous les exhortons à publier annuellement leur production de plastique et à la réduire, à collaborer pour la mise en place d’un système de consigne physique, à réinventer les emballages pour qu’ils soient réutilisables ou sans plastique, à vendre des produits en vrac sans emballage et à cesser d’accuser les consommateurs.
Optons pour une véritable consommation durable plutôt que des rayons de supermarchés remplis de plastique inutile.